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Cahier de bord du Mboa BD 2022: Jour 2
C’est le deuxième jour de notre expédition pour la treizième édition du Mboa BD 2022. Notre convoi a débuté son voyage de deux semaines avec une succession d’escales, toutes plus pittoresques les unes que les autres. Continuons donc notre traversée.
Première étape: la suite de la formation sur la Webtoon
Pour le deuxième jour de son intervention, HBB a commencé aux aurores. Le nombre de ses passagers a été divisé par deux mais ce n’est certainement pas une mauvaise chose.
En effet, le capitaine de vaisseau avait exigé la veille que tous ceux qui voudraient participer à son expédition devait se munir d’un scénario, ainsi que d’un réseau de personnages. Cela afin de garantir un meilleur suivi car à la fin de la formation, trois apprenants seront sélectionnés pour bénéficier d’un suivi voire de l’édition de leurs projet par le magazine Moabi. Ce sont 27 apprenants qui ont pris part à cet atelier passionnant.
Puisque c’est HBB qui a débuté le voyage, Georges Pondy a pris sa suite.
Deuxième étape: Commencer concrètement la création de sa BD originale
13h15, salle de conférence de l’institut Goethe, Georges Pondy au gouvernail. L’auteur de renom a continué son initiation à l’univers de la BD devant une trentaine d’apprenants.
Justin, étudiant à l’ESSTIC option Edition et arts graphique: “Je n’avais encore jamais fait de BD ni même vu comment ça se fait. Mais ça se passe très bien, il nous montre comment réaliser une BD partant du dessin, au storyboard, aux textes jusqu’à l’encrage. Je ne suis pas dessinateur mais ça m’intéressait de savoir comment ça se passe. J’espère que demain ce sera toujours aussi bien.”
Sa camarade de l’ESSTIC, Laurelle :”Aujourd’hui c’est mon premier jour. On nous a présenté les différentes étapes de réalisation d’une BD; Comment structurer la page jusqu’à sa finalisation. Ce qui m’a marqué c’est d’apprendre que la création d’une bonne BD prend au moins Un an.”
Pendant que Georges entretenait ses aspirants bédéistes à bâbord, un autre professionnel recevait des matelots à tribord.
Troisième étape: formation sur les bases du concept art
Que ce soit pour la BD, l’animation 2D ou 3D, il faut bien concevoir un univers et des personnages intéressants. Honda Boum alias PassiDraw est le professionnel qui a, pendant deux heures, brossé les bases du dessin digital et de la modélisation 3D.
Ce temps imparti n’était clairement pas suffisant pour tout voir, notamment la conception d’un BD à partir d’un travail préliminaire en 3D. Mais, c’est un atelier qui va s’inscrire dans la durée pour le festival, et ceci n’en était que la mise en bouche.
PassiDraw a utilisé deux logiciel, ZBRUSH et Blender pour illustrer ses process.
Avec lui, nous avons appris que le concept art c’est un métier à part entière. Nous avons appris que chaque objet n’a de sens que dans un contexte bien défini
Tout peut être représenté par n’importe quel objet, et que cela dépend de l’approche (un trait peut représenter un bouclier…Par exemple. Une dynamique c’est juste un trait).
Pour lui, le dessinateur est aussi bon qu’il sait combiner les formes de bases et l’outil le plus simple pour la recherche c’est l’œil.” Il a recommandé de prendre des photos, discuter avec les gens etc.
La journée s’est terminé en beauté avec un talk pratique, concept propre au Mboa BD festival.
Dernière étape: Discussion sur l’adaptation d’une BD en film d’animation
Menée par Hertzy Vital Olé, animateur expérimenté, les participants ont pu bénéficier de connaissances sur la règlementation Camerounaise en termes de droits d’acquisition. Hertzy les a également édifié sur les contours du marché de la propriété et comment sont gérées les adaptations de BD en films d’animation.
Ce faisant, des exemples de ses travaux étaient projetés derrière lui et les participants ont pu voir en quoi consiste l’animation surtout partant d’une BD ou d’un livre jeunesse.
Plus tard, alors que la discussion devenait de plus en plus intéressante, Paterson Sikoué, le coordonnateur du festival, a revêtu sa casquette d’éditeur pour expliquer les enjeux d’un tel sujet pour un éditeur. Il a également rassuré les étudiants présents qui hésitaient à se lancer dans l’autoédition que bien qu’il s’agisse d’un chemin difficile, les exemples de Joelle Epée Mandengue et de Reine Dibussi pouvaient les inspirer.
Hugues Bertrand Biboum a quant à lui, édifié les participants que la réalité du monde de l’édition et la nécessité pour l’auteur de comprendre que les éditeurs prennent des risques et donc, demandent légitimement un certain nombre de droits à l’auteur.
Et enfin, Hervé Noutchaya sous sa casquette de Directeur de Studio et lui même auteur, a raconté son périple avec l’aventure Bitchakala qui est l’ancêtre de la BD au Cameroun, tout ce que cela à couté en terme de production-distribution-diffusion.
En gros, au sortir de ces discussions, les participants étaient tous outillés sur le marché de l’édition et plus spécifiquement, de l’adaptation des BD en animation.
Rendez-vous est pris pour demain, 18 Novembre, pour la suite de cette aventure.
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